samedi, janvier 28, 2006

Quelle politique d'immigration en France ?

L'intégralité du débat avec Claire Rodier, juriste spécialiste des questions d'immigration et membre du Gisti.

irikc : L'"immigration choisie" est un système utilisé par beaucoup de pays comme le Canada qui "profile" très précisément ses candidats. N'est-ce pas un bon moyen de s'assurer que l'intégration se passera sans difficulté majeure ?

Claire Rodier : Je ne suis pas sûre qu'on puisse appliquer le modèle canadien de façon universelle. Le Canada pratique en effet partiellement l'immigration choisie, mais pas seulement. Il accueille tous les ans des quotas de réfugiés par exemple, dans le cadre de ce qu'on appelle la réinstallation, c'est-à-dire des personnes sélectionnées non pas en fonction de leurs capacités professionnelles, mais au contraire, sur la base de leur vulnérabilité et de leurs besoins de protection spécifique. Je donne cette précision pour resituer le contexte canadien dans ce qu'il est, à savoir celui d'un pays qui a toujours eu et aura encore pendant très longtemps non seulement besoin de main-d'œuvre, mais aussi d'une immigration de peuplement. C'est un pays où la densité de population est extrêmement faible et où il y a des capacités d'accueil énormes, y compris en termes de besoins pour le renouvellement de la population.

On est donc dans un contexte très différent en France, où l'immigration n'est en aucun cas une nécessité en matière de reproduction de la population. Et on ne peut pas juste comparer le schéma canadien ou ce qu'a été le schéma australien pendant un moment, en disant que c'est un bon modèle pour la France. En France, on a une immigration ancienne qui est depuis pas mal d'années fondée sur sa propre existence. J'entends par là qu'une grande partie de la population immigrée qui vient en France vient parce qu'elle a déjà des liens avec la France. Soit parce qu'elle y a de la famille – c'est le regroupement familial –, soit parce qu'elle a avec la France des attaches fondées sur des liens historiques – et je pense naturellement à l'héritage et aux suites des colonisations.

Donc décider du jour au lendemain qu'on va passer à une immigration choisie, une immigration qui serait fondée uniquement sur les besoins économiques, c'est d'une certaine façon remettre en cause non seulement une tradition migratoire de la France, mais surtout remettre en cause un mode d'entrée en France qui est fondé sur le droit. Notamment le droit de vivre en famille ou, dans un autre registre, le droit à trouver une protection quand on est persécuté dans son pays. La différence entre le type d'immigration pratiqué au Canada, c'est qu'effectivement il y a de la part des autorités une volonté très forte d'intégrer les populations accueillies pour en faire des Canadiens. Ou en tout cas, des personnes qui ont les mêmes droit que les nationaux.

"UN CONCEPT D'IMMIGRATION JETABLE"

Les projets dont on a entendu parler ces derniers mois autour de l'immigration choisie s'orientent plutôt vers un concept d'immigration jetable. On va chercher les gens quand on en a besoin, on ne s'occupe pas spécialement de leur intégration, en tout cas pas sur le plan social, et quand il n'y a plus d'emplois pour eux, on s'en débarrasse. C'est en tout cas ce qui ressort de l'avant-projet de loi sur l'immigration qui circule depuis quelques jours.

Eric : On parle aujourd'hui d'"immigration choisie" mais comment faisait-on avant ? L'immigration n'a-t-elle pas toujours été choisie finalement ?

Claire Rodier : On pourrait dire qu'une grande partie de la politique migratoire de la France s'est faite sur un principe utilitariste. Et cela depuis toujours, et en tout cas depuis l'après-seconde guerre mondiale. Ça s'est fait de façon différente selon les périodes, puisque pendant tout ce qu'on a appelé les "trente glorieuses", le choix, c'était plutôt du laisser-faire. On laissait immigrer la main- d'œuvre et on laissait le patronat choisir, y compris dans les pays d'origine, la force de travail dont il avait besoin.

On ne peut pas non plus dire que l'immigration a toujours été choisie, dans la mesure où, d'une façon que les gouvernements successifs n'ont jamais anticipée, à partir des années 1970-1980, ces immigrés – qu'on a laissés venir – ont commencé à faire venir leur propre famille. Ce qui est une démarche complètement naturelle, mais que la loi française n'avait pas prévue au début. Du coup, ce processus est perçu comme une immigration subie. C'est présenté comme tel, et c'est aussi une des raisons pour lesquelles ce qu'on appelle la deuxième et la troisième générations continuent à être perçues comme des intrus. Ce qu'on a pu constater, par exemple, dans les mouvements des banlieues au cours de l'automne dernier.

Airikc : En Irlande, le gouvernement a cessé d'accorder la nationalité automatique aux enfants nés sur son sol du fait du développement d'un "tourisme de maternité" qui se terminait par un regroupement familial... N'y a t-il pas un "abus" en Irlande, en France ou ailleurs en Europe de ce principe humain qu'est le regroupement familial ?

Claire Rodier : En Irlande, l'acquisition automatique de la nationalité était inscrite dans la loi et dans la Constitution, cela n'a jamais été le cas en France : un enfant né en France de deux parents étrangers n'a jamais acquis automatiquement la nationalité française.

Deuxième chose : y a-t-il un abus du regroupement familial ? Pour moi, on ne peut pas parler d'abus accolé à la notion de regroupement familial. Le droit de vivre en famille est un droit fondamental qui est inscrit dans beaucoup de conventions internationales. Il est aussi inscrit dans la Constitution française. Le Conseil d'Etat a dit en 1978 qu'il s'appliquait aux étrangers comme aux Français. On ne peut pas considérer que quelqu'un qui est immigré durablement dans un pays pourrait se voir refuser l'application de ce droit à vivre en famille. Ou alors, on va tomber dans un système parfaitement utilitariste où on ne prend de l'immigré que ce dont on a besoin, à savoir sa force de travail, et où on ne lui reconnaît aucun droit attaché à la personne. Le modèle caricatural de ce système, c'était les Bantoustans du temps de l'Afrique du Sud de l'apartheid.

On ne peut pas concevoir un système d'immigration qui serait fondé uniquement sur l'intérêt que tire le pays d'accueil et qui ne prendrait pas en considération les besoins, les aspirations de la personne qui migre. Ou alors cela voudrait dire qu'on renonce à un certain nombre de principes.

Cécile : Quelles sont les limites imposées par l'Union européenne en matière de politique de l'immigration ?

Claire Rodier : En fait, l'UE n'a pas posé énormément de règles contraignantes à ce jour en matière d'immigration. Elle est en train de le faire plutôt dans le domaine de l'asile, avec des règles très restrictives pour l'accueil des réfugiés. Mais pour l'immigration, le consensus qui s'est établi entre les Etats membres de l'Union, ce sont plutôt des grandes lignes, pas trop contraignantes, qui laissent à chacun la possibilité d'adapter sa politique d'immigration à ses besoins, notamment en main-d'œuvre.

Ours : La politique de Nicolas Sarkozy est-elle plus répressive que celle de nos voisins européens ?

Thomas : Que pensez-vous du durcissement programmé de l'accès à la nationalité française ?

Claire Rodier : Entre les différents pays d'Europe, il est un peu difficile de faire des comparaisons dans la mesure où certains pays, comme l'Angleterre, vont se montrer très restrictifs, par exemple sur l'accès du territoire aux demandeurs d'asile, beaucoup plus qu'en France, mais où, en revanche, les conditions d'intégration, d'accès au travail pour les migrants de main-d'œuvre sont beaucoup plus ouvertes.

On considère en général que les pays les plus au sud de l'Europe (Grèce, Espagne, Italie) ont des systèmes plus laxistes, avec moins de contrôles, et donc plus de failles dans le système de vérification des papiers des étrangers. Mais ces pays peuvent avoir – en particulier l'Italie et la Grèce – des pratiques très répressives en matière d'expulsion, par exemple.

Deuxième question : ce qui est prévu en matière de nationalité actuellement, c'est un renforcement de la lutte contre la présomption de fraude. C'est-à-dire qu'on va mettre en place des délais supplémentaires avant que les personnes qui ont "vocation" à devenir français du fait de leur insertion dans la société, ou du fait surtout de leurs attaches familiales, puissent obtenir la nationalité française. Et on va être beaucoup plus regardant sur la vérification que ce ne sont pas des fraudeurs, par exemple qu'ils n'ont pas contracté des mariages blancs, uniquement pour la nationalité, ou qu'ils n'ont pas reconnu des enfants uniquement pour devenir parents d'enfants français.

Ces restrictions annoncées, ce durcissement, sont très préjudiciables à la population étrangère qui a des attaches familiales en France, parce que cela fait peser une suspicion sur l'ensemble dans le but de dépister la minorité de fraudeurs. Et faire peser la suspicion sur les conjoints de Français, les parents d'enfants français, c'est entretenir un climat de méfiance vis-à-vis d'une population qui a pourtant toutes les raisons de rester en France, et des lois comme celle qui va être présentée pour durcir l'accès à la nationalité, du coup, vont tout à fait à l'encontre de la politique d'intégration que le gouvernement prétend vouloir appliquer.

Jy : Comment mieux associer immigration et intégration, selon vous ? Quelles sont les propositions du Gisti ?

Claire Rodier : Il faut peut-être avoir une notion de l'intégration qui soit différente de celle dont on entend beaucoup parler actuellement de la part des membres du gouvernement. La bonne définition de l'intégration, ce n'est pas demander tout aux étrangers en matière d'efforts pour se conformer à la société qu'ils viennent rejoindre. L'intégration, ça marche dans les deux sens : intégrer, ça veut dire aussi qu'une société d'accueil doit se donner les moyens que les personnes à intégrer aient envie de faire partie de cette société.

Cela veut dire, par exemple, offrir l'égalité des chances à l'école, et non pas un système scolaire à deux ou trois vitesses, ça veut dire offrir la possibilité de travailler avec les mêmes chances aux enfants d'étrangers et aux enfants de Français dits "de souche". Ce n'est pas le cas aujourd'hui, où l'on a un système très inégalitaire sur le plan du travail à cause du racisme et de la discrimination.

Ca veut dire aussi ne pas donner à la population française l'impression que les étrangers ou les immigrés constituent une menace. Or le discours qui est tenu avec les propos par exemple du ministre de l'intérieur au moment des émeutes de banlieue, mais aussi les lois qui régissent l'immigration, qui sont particulièrement xénophobes au sens de rejet de l'étranger, sont exactement des anti-modèles d'intégration et sont des facteurs de désintégration qui sont difficilement rattrapables.

La proposition du Gisti, c'est d'inverser le système d'accueil des étrangers qui est aujourd'hui fondé sur la fermeture des frontières et d'avoir une vision beaucoup plus ouverte, avec en arrière-plan l'idée que la régulation des flux migratoires ne peut pas se faire à coup de murs érigés pour protéger des sociétés occidentales contre un étranger vu comme une menace.

Sanattack : La question de l'immigration a toujours été présente dans les débats entourant chaque campagne présidentielle, mais ce thème ne prend-il pas la place que celui de l'insécurité avait prise aux élections de 2002 ?

Claire Rodier : On pourrait dire que les deux marchent main dans la main, avec une alternance insécurité/immigration tout à fait entretenue par les responsables politiques. Une des preuves de ce que l'immigration est avant tout un enjeu électoral, et pas du tout une nécessité de gestion technique, c'est que la dernière loi sur l'immigration de M. Sarkozy date de tout juste deux ans et a été présentée comme une réforme de fond pour régler tous les problèmes qu'avait rencontrés M. Sarkozy à son arrivée au gouvernement.

Il apparaît qu'aujourd'hui M. Sarkozy a besoin d'engranger des voix pour la campagne qui va bientôt démarrer, et qu'une des valeurs sûres pour cela c'est le thème de l'immigration, donc il n'hésite pas à faire comme si la loi qui porte son nom n'existait pas et à expliquer que tout est à faire à nouveau.

Le monde 6 janvier 2006.

mercredi, janvier 25, 2006

Migrations, développement, mondialisation

Par Pierre Jacquet, 9/01/2006

Migrations, développement, mondialisation

La mobilité des personnes était l’une des caractéristiques de la mondialisation au 19ème siècle, à la différence de celle que nous connaissons depuis la fin de la seconde guerre mondiale, qui a principalement reposé sur les mouvements de biens et services et de capitaux. Les coûts d’ajustement de cette « première mondialisation » en matière de répartition des revenus au détriment des emplois non qualifiés dans les pays hôtes avaient alors poussé les gouvernements à tenter d’accroître par des barrières migratoires et commerciales la « distance économique » entre les pays, enrayant ainsi l’internationalisation des économies avant même la première guerre mondiale.

Or, depuis quelques années, les flux migratoires se sont à nouveau considérablement développés. D’après le récent rapport de la « Commission globale sur les migrations internationales », les migrants représentent près de 200 millions de personnes, soit 3% de la population mondiale. Leur nombre a doublé en 25 ans. Ils représentent près de 8% de la population européenne, de 13% de la population d’Amérique du Nord et de 19% de celle de l’Australie. Près de la moitié sont des femmes. Cette dynamique migratoire est encore appelée à s’amplifier. L’apparition et la diffusion des médias modernes (télévision, téléphone et internet) dans les pays en développement y ont mis en évidence l’extraordinaire différence des conditions de vie (économiques, politiques et sociales) entre pays, alors que la baisse des coûts de transport facilite les mouvements de personnes. Les migrations représentent aussi un phénomène à « coûts décroissants » : le coût d’émigrer baisse dès lors qu’un volume suffisamment important de migrations permet la création de réseaux, dans les différents pays d’accueil, qui facilitent l’accès des nouveaux migrants et accroissent l’incitation à bouger.

Surtout, les tendances démographiques accentuent les pressions migratoires : le Nord, riche et vieillissant, a besoin de main d’oeuvre ; les pays pauvres connaissent une croissance démographique élevée et leurs économies n’offrent pas à leurs populations actives et à leurs jeunes suffisamment de perspectives d’emploi. Déjà, entre 1990 et 2000, près des neuf dixièmes de la croissance démographique en Europe était due à l’immigration. Sans ces flux migratoires, la population européenne aurait diminué de plus de 4 millions de personnes entre 1995 et 2000.

Pour éviter les errements du passé, il est urgent de penser les migrations comme un fait de la mondialisation et un aspect de la problématique de sa régulation multilatérale. Plutôt que le protectionnisme du « chacun pour soi », il faut établir des disciplines multilatérales et des bonnes pratiques, pour les migrants comme pour les pays d’origine et les pays d’accueil, avec le souci de prendre en compte les grands défis de la mondialisation, notamment les enjeux du développement. Il faut pour cela créer le corpus de connaissances nécessaire à l’élaboration d’une théorie des flux migratoires qui puisse documenter leurs déterminants et leur impact économique et social sur les pays d’origine et les pays hôtes. L’absence de ce cadre théorique est coûteuse pour l’élaboration des politiques, car elle laisse ces dernières plus vulnérables aux pressions de court terme et moins à même de construire une réponse dans la durée et sur la base d’une connaissance approfondie du phénomène. L’exemple récent de la crise des banlieues en France, et les nombreuses déclarations établissant une liaison avec les phénomènes migratoires, a confirmé que, faute d’une meilleure compréhension du sujet, il se prêtait davantage aux spéculations qu’à l’analyse et l’argumentation.

Une littérature abondante existe sur l’impact sur les pays hôtes : contribution économique des migrants, difficultés d’intégration, effets sur les salaires et les prix. L’impact sur les pays d’origine a cependant été très peu analysé. Pour remédier à cette lacune, Maurice Schiff et Çaglar Özden publient pour la Banque mondiale une importante étude sur les migrations internationales et le développement, qui présente notamment la première banque de données vraiment significative sur la « fuite des cerveaux » et en discute les différentes dimensions.

Une proportion importante des populations éduquées des pays pauvres quitte ces pays, ce qui est particulièrement préoccupant dans des domaines aussi cruciaux que la santé ou l’enseignement. Par exemple, il y aurait plus de médecins originaires du Malawi dans la ville anglaise de Manchester que dans tout le Malawi. A l’inverse, la perspective de migrer peut aussi créer une incitation à se former et à construire du capital humain. Mais comment garder le capital humain formé, ou comment bénéficier de ses retombées s’il émigre ?

Cette étude confirme aussi le rôle des transferts financiers des migrants en matière de réduction de la pauvreté et de constitution de capital physique et humain. Ces transferts ont probablement plus que doublé dans les dix dernières années pour dépasser 150 milliards de dollars selon les chiffres officiels (et sûrement bien davantage en réalité), soit plus de deux fois les volumes annuels de l’aide au développement. Ils peuvent s’interpréter comme le juste retour de la migration, et la qualité des instruments de transfert et de l’utilisation des fonds représente évidemment un enjeu déterminant pour le développement.

Ces analyses suggèrent que l’aide au développement est appelée à jouer un rôle important dans l’élaboration d’un régime multilatéral de gestion des migrations. Elle doit notamment contribuer à intéresser les migrants au développement de leurs pays et, par le « codéveloppement », permettre de mutualiser le retour sur leur capital humain. Elle peut aussi contribuer à renforcer l’efficacité des instruments de transferts disponibles et à appuyer le développement des systèmes financiers locaux (notamment par la microfinance) susceptibles de sécuriser l’épargne des migrants et de permettre son investissement dans des domaines plus diversifiés. L’aide au développement représente donc l’un des maillons de la mise en place d’une gestion ordonnée des flux migratoires, l’un des nouveaux défis multilatéraux auxquels il faut apprendre à faire face si l’on veut à la fois tirer parti du potentiel des migrations et éviter un nouveau phénomène de rejet de la mondialisation.

samedi, janvier 21, 2006

SYNTHÈSE DE L'ACTIVITÉ DE L'OFPRA 2004/2005

SYNTHÈSE DE L'ACTIVITÉ DE L'OFPRA 2004/2005

Déc. 2005

Déc. 2004

Evolution
déc 05/déc 04 (%)

Cumul 2005
12 mois

Cumul 2004
12 mois

Évolution 2005/2004 (%)

Premières demandes

2 981

4 556

- 34,6 %

42 541

50 547

- 15,8 %

dont mineurs isolés

52

91

- 42,9 %

735

1 221

- 39,8 %

mineurs accompagnants

559

805

- 30,6 %

7 056

7 998

- 11,8 %

Total premières demandes

3 540

5 361

- 34,0 %

49 597

58 545

- 15,3 %

réexamens

777

679

+ 14,4 %

9 441

7 069

+ 33,6 %

TOTAL DEMANDES

4 317

6 040

- 28,5 %

59 038

65 614

- 10,0 %

moyenne mensuelle

4 920

5 468

dont procédures prioritaires

1 004

849

+ 18,3 %

11 991

9 205

+ 30,3 %

sur premières demandes

386

415

- 7,0 %

5 269

4 746

+ 11 %

sur réexamens

618

434

+ 42,4 %

6 722

4 459

+ 50,8 %

INSTRUCTION DE LA DEMANDE

convocations lancées

2 488

3 609

- 31 %

42 331

49 387

- 14,3 %

taux convocations / décisions %

69 %

68 %

83 %

73 %

entretiens réalisés

1 932

2 574

- 24,9 %

31 118

34 680

- 10,3 %

taux entretiens sur décisions %

54 %

48 %

61 %

51 %

taux de présentation aux entretiens %

78 %

71 %

74 %

70 %

DECISIONS DE L'OFPRA

accords

305

540

4 181

6 358

rejets

3 298

4 799

47 079

61 760

radiations

11

12

119

331

Total décisions Ofpra hors mineurs accompagnés

3 614

5 351

- 32,5 %

51 379

68 449

Total décisions Ofpra sur mineurs accompagnants

956

899

13 197

10 720

TOTAL DECISIONS OFPRA

4 570

6 250

- 26,9 %

64 576

79 169

- 18,4 %

moyenne mensuelle

5 381

6 597

accords suite à annulation C.R.R.

436

540

9 159

4 934

TOTAL ACCORDS

741

1 080

13 340

11 292

TAUX D'ACCORD (hors mineurs accompagnants)

taux accord Ofpra %

8,5 %

10,1 %

8,2 %

9,3 %

taux global admission (y compris après annulations CRR) %

20,6 %

20,2 %

26,0 %

16,6 %

Dossiers en instance (en fin de période)

11 755

11 630

+ 1 %

dont dossiers de plus de 2 mois

7 069

5 625

+ 25,7 %

LA PROTECTION DES RÉFUGIÉS

Réfugiés reçus

3 305

3 042

+ 9 %

42 073

40 414

+ 4,1 %

Total documents établis *

28 717

327 172

264 275

* Le mode de comptabilité des documents a été modifié au cours de l'année 2004 : la série mensuelle étant incomplète, les données ne sont pas comparables.

LA DEMANDE D'ASILE À LA FRONTIÈRE

Avis rendus

188

214

- 12,1 %

2 278

2 513

- 9,4 %

dont sur mineurs isolés

9

19

- 52,6 %

167

231

- 27,7 %

Taux avis positifs %

30,9 %

10,7 %

22,3 %

7,8 %

dont sur mineurs isolés %

22,2 %

0,0 %

12,6 %

3,5 %

Source : OFPRA

mardi, janvier 17, 2006

L'immigration : Un problème mondial

L'IMMIGRATION,.UN PROBLEME MONDIAL

Les feux se sont éteints. Dans les banlieues les incendiaires se sont
calmés. Et la vie semble reprendre son train-train routinier. Beaucoup
croient, ou veulent croire que cette révolte de nos jeunes gens bronzés est
une affaire classée ! Certains pensent que les quelques mesures sociales
qui ont été prises à la va vite, vont suffire à résoudre le problème et à
calmer les esprits de ces immigrés et fils d'immigrés. De ces enfants du
Monde, en mal d'adoption en somme !

Quelle erreur de la part de nos dirigeants, de ne pas avoir encore compris,
que le problème de l'immigration, n'est pas un problème national, mais un
problème Mondial. Si diriger c'est prévoir, le moins que l'on puisses dire
c'est que dans le domaine de la géopolitique, nos responsables, n'anticipent
pas très loin ! Il ne faut pourtant pas être grand clerc pour comprendre que
toutes ces immigrations sauvages, proviennent des répartitions injustes et
déséquilibrées de toutes les richesses mondiales ! Mais quel est donc, le
rôle de l'O.M.C. ?

Et si ce n'était que le début ? Le début d'un processus planétaire d'immigration
des habitants des Pays pauvres vers les Pays riches, qui risque de nous
mener tout droit à un cataclysme humanitaire sans précédent ! Car un
milliard de nantis sur Terre, contre cinq milliards de paumés, ça ne fait
pas le poids ! Que ferons-nous lorsque des dizaines et des dizaines de
'boats people', comme celui qui est venu s'échouer à Fréjus, en Février 2
001 avec 900 immigrés Kurdes à bord, viendront accoster de force sur nos
côtes ? Oui, que ferons-nous demain ? Nous ne pourrons tout de même pas tuer
tous les pauvres émigrants qui arriveront.

Les nouveaux envahisseurs. Aujourd'hui, mieux informés et donc plus
conscients de leur misère, les Pays laissés pour compte du Progrès, veulent
réagir avant qu'il ne soit trop tard ; Avant que leur fin programmée ne se
réalise ! Alors on peut penser, qu'un jour viendra où tous les Pays nantis
seront envahis par tous les affamés de la terre.

L'Abbé PIERRE lui-même, a dit un jour, de son ton calme et mesuré, quelque
chose comme : "Quand les Hommes auront vraiment faim, ils pourront aller se
'servir' chez le boulanger". Comment faut-il entendre cette phrase sibylline
? "Que la faim, sinon la fin, justifie les moyens"? Ou comprendre tout
simplement que ' l'instinct de conservation' inscrit au plus profond de nos
gènes, et qui pousse tous les Êtres vivants à combattre pour la survie de
leur espèce, peut parfois aussi pousser les Hommes à tuer, ..... pour ne pas
mourir de faim!

Une guerre fratricide. Qu'on l'admette ou non, nous en sommes là
aujourd'hui. Et si nous ne savons pas réagir plus intelligemment et surtout
plus humainement que nous ne l'avons fait jusqu'à présent, nos futurs
petits, petits-enfants, apprendront dans leurs livres d'Histoire, que le
début du 3eme Millénaire de notre ère, fut marqué par une guerre planétaire
sans précédent. Par un conflit fratricide, opposant le Nord et le Sud,
provoqué par l'incroyable obscurantisme des Occidentaux d'alors.
C'est-à-dire de . 'nous', aujourd'hui !. Nous qui n'avions pas su en voir
les signes précurseurs, les avertissements gratuits, donnés par la
multiplication des 'immigrations sauvages' !

Un simple 'Réflexe de Précaution'. Plus le temps passe, plus le fossé qui
nous sépare des Pays du Tiers-Monde s'agrandit, et plus les risques d'une
gigantesque explosion planétaire deviennent inéluctables. Il nous faut donc
vite comprendre que 'le Partage Equitable du Progrès' entre tous les
Peuples, ce n'est plus comme beaucoup le penseront, faire ouvre de
générosité ou de charité, mais faire preuve tout simplement du plus
élémentaire 'principe de précaution' afin de ménager notre survie et celle
de nos enfants. Parce qu'une chose est certaine, c'est que d'une façon ou d'une
autre, ce partage plus équitable qui s'inscrit dans l'ordre normal des
choses, se fera ! .... De gré ou de force, mais il se fera !

Alors, il serait quand même plus intelligent de le faire de plein gré,
calmement et à froid, plutôt que de force, et à chaud ! Car, pour reprendre
la phrase prophétique de l'Abbé PIERRE, que ferons nous lorsque des
milliers, sinon des Millions, d'affamés du Tiers-Monde, viendront se 'servir'
de force chez nous ?

La HONTE de l'Occident.

Bien sûr, ce tableau est quelque peu noirci. Mais il semble bien
pourtant que ce soit la voie vers laquelle nous risquons de nous diriger.
Sans en avoir vraiment conscience, nous vivons une monstrueuse guerre
économique ! Car par la mort d'Hommes due à la Famine dans les Pays pauvres,
et par la mort d'âmes, due au Chômage dans les Pays riches, cette guerre qui
n'ose pas dire son nom, se révèle être plus meurtrière qu'un conflit armé !

HONTE, aux dirigeants planétaires ! HONTE, aux Pays riches ! HONTE, à ce
Millier d'ultra-libéraux qui veulent, par une 'Mondialisation
capitalistique', asservir 6 Milliards d'Hommes ! HONTE donc à l'O. M. C.,
dont l'objectif avoué est de libérer les échanges à travers le Monde, alors
que leur rôle, devrait être de les normaliser afin de rééquilibrer l'économie
de la Planète !

Car la seule et durable solution est tout simplement de cesser d'exploiter
les Pays pauvres pour au contraire, les aider à s'enrichir ! C'est à dire,
les aider à accroître leur niveau de vie, afin que leurs habitants vivants
bien chez eux, n'aient plus intérêt, à venir dans les Pays nantis ! . Sinon
en Touristes !

Mais pour les profiteurs sans foi ni loi de l'ultra-libéralisme mondial, qu'importe
la misère, les souffrances et la mort de Millions de Terriens ! Pour eux :
« Qu'importe la façon, pourvu qu'ils aient les Richesses ! »

Raymond MONEDI

NOTA. Cette réflexion a été publiée dans le journal SUD OUEST du 16 Janvier
2 006

dimanche, janvier 15, 2006

Immigration: Nicolas Sarkozy présentera son projet de loi en "février"

PARIS (AP) - Nicolas Sarkozy a précisé jeudi qu'il présenterait "au mois de février" en Conseil des ministres son nouveau projet de loi sur l'immigration, dont les mesures clés seront "la fixation d'objectifs chiffrés" en fonction "des capacités d'accueil de la France" et un durcissement des règles du regroupement familial.

Lors de son premier passage au ministère de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy avait déjà durci les conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France avec la loi du 26 novembre 2003. Pour mettre en oeuvre l'immigration "choisie" qui lui est chère, il présentera un nouveau projet de loi "au mois de février" en Conseil des ministres, en vue de son adoption au printemps par le Parlement.

Décrié par les associations, ce texte comprendra cinq mesures clés. La plus emblématique sera "la fixation d'objectifs chiffrés en matière de flux migratoire" en fonction "des capacités d'accueil de la France", a précisé M. Sarkozy lors de ses voeux à la presse. "On ne peut plus continuer à avoir une politique d'immigration dont personne ne connaît la stratégie et les éléments chiffrés".

Le texte facilitera notamment la venue de travailleurs qualifiés, étudiants, chercheurs ou professeurs d'université. Une nouvelle carte de séjour valable trois ans et renouvelable pourrait être créée à cet effet, selon l'avant-projet de loi diffusé début janvier. Pas question, toutefois, pour Nicolas Sarkozy de provoquer une "fuite des cerveaux". "Un cadre d'un pays d'origine viendrait acquérir de la formation chez nous et s'engagerait à repartir chez lui au bout de trois ans", a-t-il exposé à titre d'exemple.

Autre disposition phare, les conditions du regroupement familial seront durcies. "Sa famille, on la fait venir si on a les moyens de la loger et de la faire vivre", a prévenu le ministre. Le projet de loi se donnera également les "moyens d'éviter des détournements du mariage à des fins d'immigration clandestine".

De plus, le contrat d'accueil et d'intégration (CAI) institué en juillet 2003 pour l'accueil des immigrés en situation régulière sera "généralisé" et "intensifié". Son "respect deviendra une condition obligatoire du séjour en France", a-t-il dit. Dans ce cadre, "une femme immigrée, clouée au domicile, qui ne parle pas la langue parce que son mari ne la laisse pas sortir et ne la met pas en contact des associations pour l'alphabétisation ou l'apprentissage du français, ne pourra pas avoir un droit au séjour", a-t-il mis en garde.

Musclé, le texte mettra fin aux "régularisations au fil de l'eau". Celles-ci permettent actuellement à un étranger en situation irrégulière d'obtenir une carte de séjour au bout de dix ans de résidence en France, ce qui a permis de régulariser de nombreux sans-papiers. "Je souhaite que cette disposition soit changée pour qu'on puisse faire du cas par cas", a expliqué le ministre.

En revanche, alors que l'avant-projet de loi envisageait un net durcissement des conditions d'admission des étrangers malades, Nicolas Sarkozy a affirmé jeudi que son texte "ne modifie pas les dispositions" actuelles. "Je ne prévoirai pas de mesure sur ce point", a-t-il assuré, "je ne proposerai aucun changement".

Enfin, il s'est assigné pour 2006 un objectif de 25.000 expulsions d'étrangers en situation irrégulière, après 10.000 reconduites à la frontière en 2002 et 20.000 en 2005. AP

dimanche, janvier 08, 2006

Des associations dénoncent violemment un projet de loi sur l'immigration

PARIS (AFP) - Des associations dont Act Up-Paris et la Cimade rendent public mardi un projet de réforme gouvernemental du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (CESEDA) qu'elles qualifient "d'inhumain" et de "raciste" en affichant leur volonté de "le combattre".

Publié sur le site de l'association Act Up-Paris, qui dénonce "un projet gouvernemental pour une immigration jetable", le document, daté du 18 décembre 2005, confirme les orientations annoncées fin 2005 par le Premier ministre Dominique de Villepin et le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy.

Le projet de loi, qui doit être présenté début 2006, durcit notamment les conditions du droit de séjour, du regroupement familial, de la régularisation des sans-papiers.

Il entérine la priorité donnée par M. Sarkozy à une "immigration choisie" d'étrangers diplômés dans des secteurs recherchés par l'économie française et rejette "une immigration subie".

Selon Act-Up Paris, la Cimade (service oecuménique d'entraide), la Fasti (la Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés), le Gisti (Groupe d'intervention et de soutien aux travailleurs immigrés), la LDH (Ligue des Droits de l'Homme), le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'Amitié entre les peuples) et le 9ème Collectif des sans-papiers, ce projet "annonce une nouvelle étape dans la guerre aux étrangers menée par le gouvernement".

Dans ce projet, le gouvernement prévoit de relever les conditions du regroupement familial (ressources, logement, avis du maire sur l'+intégration républicaine+ de la famille, connaissance du français) et durcit les conditions de délivrance de la carte "vie privée et familiale" pour les mineurs à la majorité.

La notion de plein droit pour les malades étrangers disparaît, les critères médicaux sont restreints à des soins "urgents et vitaux" et la carte de séjour éventuellement délivrée n'autorisera pas à travailler ce qui prive les malades de toute ressource, souligne les associations.

Le projet de loi supprime également le droit à une autorisation de séjour pour les sans-papiers présents depuis au moins 10 ans en France.

Les associations relèvent que ces mesures vont "repousser dans des zones de non droit" des personnes "ni expulsables, ni régularisables".

Parallèlement, le projet offre une voie royale aux "cerveaux étrangers". Il crée notamment une carte de séjour "capacité et talents" valable trois ans et renouvelable, délivrée "à l'étranger susceptible de participer, du fait de ses capacités et de ses talents, de façon significative et durable au développement de l'économie française ou au rayonnement de la France dans le monde ou au développement du pays dont il a la nationalité".

En novembre, le ministre de l'Intérieur avait notamment réaffirmé devant le Sénat sa volonté de lutter contre l'immigration clandestine qu'il considère comme "un facteur de déstabilisation de la société"

"Il appartient à la Nation de fixer le nombre de migrants qu'elle souhaite accueillir et de les choisir en fonction de ses capacités d'accueil et de ses intérêts", avait-il répété, en souhaitant "attirer en France les compétences dont notre pays a besoin".

Selon les associations, dont certaines ont dénoncé ces derniers mois une dérive de M. Sarkozy vers des thèses chères à l'extrême droite dans la perspective de la présidentielle de 2007, ce projet de loi est "raciste".